Ce n'est pas le meilleur film de Xavier Dolan, mais c'est visiblement celui par lequel il va se faire connaitre d'un public plus large, ce qu'il mérite, et reconnaitre de la critique dans son ensemble, ce qui est à double tranchant. Dolan semble de fait moins encensé pour les qualités intrinsèques de "Mommy", pas aussi bon selon moi que "Tom à la ferme" sorti l'année dernière, que parce qu'il est devenu une "valeur" aux yeux de l'establishment en France.
Pourtant largement salué par la critique, on dirait que
« States of Grace », film prétendument « social », a été
réalisé par de jeunes bobos privilégiés qui ne connaissent de leur sujet que ce
qu’ils ont pu en voir dans les séries américaines bien pensantes et lisses des
années 90. Tout sonne si faux, qu’on en est estomaqué : les décors (le foyer
ressemble à un croquignolet petit campus américain), les costumes (tout le
monde est « swag » : converses et petites chemises tendances
semblent la mise chez les gamins défavorisés comme chez leurs éducateurs), les
acteurs (pour la plupart stéréotypiques au delà des mots), la musique sirupeuse
et « bons sentiments » omniprésente… Et cela sans même parler du nœud
du sujet traité, à savoir : l’attitude des travailleurs sociaux et le
comportement des jeunes qu’ils ont a charge, qui surpassent allègrement les
limites de la caricature.
Un film quasi indécent à l’égard des travailleurs sociaux et
des jeunes placés en institution.