mardi 10 janvier 2012

Scott Pilgrim (Edgar Wright, 2010)


Le plus mauvais film qu'il m'ait été donné de voir depuis bien longtemps! Impossible de rester jusqu'au bout, même pour faire plaisir à un ami... Après son excellent "Shaun of the dead" et son sympathique "Hot fuzz" (quand même un cran en dessous du premier), Edgar Wright s'est inexplicablement compromis dans un exercice de style raté, aussi vide qu'inattractif, voire douteux.

Originellement calibré pour plaire aux geeks, nerds, otaku, hardcore-gamers de tout poil et autres amateurs de sous-culture référencée (dont je fais partie à mon corps défendant), il m'est impossible de même comprendre le succès d'un tel film auprès d'un public s'estimant "pointu" dans son micro-genre. Presque chaque clin d'oeil à la culture comicso-mangesque-jeuvidéesque est ringarde, convenue et sans aucun "peps". 
"Fight club" exploitait les codes médiatiques de la société de consommation dans un déluge visuel assez jouissif, et "Zombie land" celui, justement des jeux vidéos et de la contre-culture horror-movie. "Scott Pilgrim" ne fait, quant à lui, qu'accumuler laborieusement les tics visuels, platement et sans aucun liant entre eux. 

De fait, il n'y a presque aucune "structure" pour sous-tendre le film, que ce soit sur un plan formel (les scènes s'enchaînent mécaniquement, presque indépendamment les unes des autres; les références se succèdent sans rime ni raison) que sur le fond (y a t'il seulement un thème derrière tout cela, sans même parler d'une réflexion?). On a la désagréable impression de patauger dans le néant, sans cesse dans l'attente que le film commence "pour de vrai", jusqu'à l'inévitable et inconfortable conclusion : il est presque déjà fini.

L'ultime critique (peut être la pire) qu'on pourrait faire à ce film, c'est la veulerie, l'inconséquence et l'égoïsme du personnage principal, qui n'est même pas présenté comme tel à dessein. Difficile de s'attacher, en effet, à ce petit légume arrogant, aussi inexpressif que misogyne, qui plaque sa pseudo-copine-groupie recrutée à la sortie du lycée dés qu'il à l'occasion de sortir avec une meuf branchée (elle a les cheveux mauves et snobe les gens en soirée) et bien gaulée. Encore moins quand il doit se fighter tous les ex de cette dernière, pour justifier virilement la possession sans partage du gros lot du film.
L'acteur, par la qualité de sa prestation, nous donne tout bonnement envie de couper la tête à cette petite crapule avant la fin de la première demi-heure. Rien à voir avec un anti-héros, dont on s'affranchirait des défauts (forcément véniels) pour se laisser attendrir.

Scott Pilgrim n'est même pas un navet, car un vrai navet ne chercherait pas à s'autoproclamer "branché" ou "film générationnel", mais bien une véritable imposture.

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