dimanche 16 novembre 2014

Mommy (Xavier Dolan, 2014)

Ce n'est pas le meilleur film de Xavier Dolan, mais c'est visiblement celui par lequel il va se faire connaitre d'un public plus large, ce qu'il mérite, et reconnaitre de la critique dans son ensemble, ce qui est à double tranchant. Dolan semble de fait moins encensé pour les qualités intrinsèques de "Mommy", pas aussi bon selon moi que "Tom à la ferme" sorti l'année dernière, que parce qu'il est devenu une "valeur" aux yeux de l'establishment en France.

mardi 29 avril 2014

States of Grace (Destin Cretton, 2014)


Pourtant largement salué par la critique, on dirait que «  States of Grace », film prétendument « social », a été réalisé par de jeunes bobos privilégiés qui ne connaissent de leur sujet que ce qu’ils ont pu en voir dans les séries américaines bien pensantes et lisses des années 90. Tout sonne si faux, qu’on en est estomaqué : les décors (le foyer ressemble à un croquignolet petit campus américain), les costumes (tout le monde est « swag » : converses et petites chemises tendances semblent la mise chez les gamins défavorisés comme chez leurs éducateurs), les acteurs (pour la plupart stéréotypiques au delà des mots), la musique sirupeuse et « bons sentiments » omniprésente… Et cela sans même parler du nœud du sujet traité, à savoir : l’attitude des travailleurs sociaux et le comportement des jeunes qu’ils ont a charge, qui surpassent allègrement les limites de la caricature.
Un film quasi indécent à l’égard des travailleurs sociaux et des jeunes placés en institution.

mardi 30 juillet 2013

Dark skies (Scott Charles Stewart, 2013)


« Dark skies » se sert astucieusement d’une inclusion du surnaturel dans le quotidien d’un foyer états-unien typique, très cadré, pour faire ressortir les doutes et les peurs qui se dissimulent derrière la lisse façade de l’american way of life. Stewart se rapproche en cela de l’esprit d’une série de films nord-américains, assez abondante ces dernières années, qui explorent sur un mode similaire le thème du « malaise dans la civilisation américaine.»

dimanche 28 juillet 2013

La cabane dans les bois (Drew Goddard, 2012)


Film astucieux se jouant très habilement des codes des films d’horreur« La cabane dans les bois »  réussit l’exploit de confronter de multiples mises en abyme sans jamais perdre le spectateur. Parvenant à maintenir un rythme soutenu tout au long de ses 1h30, à la fois sur le plan de l’humour, de l’action, du suspens, des références, voire de la critique sociale, le film de Goddard sait nous garder en haleine juste comme il faut à chaque instant et, petit miracle compte tenu de l’ambition un peu dingue de son intrigue, tient ses promesses jusqu’au dernier plan.

mercredi 29 mai 2013

La grande braderie des codes de la gauche


Issue de la période révolutionnaire française*, cette opposition historique d’une droite « conservatrice », dans le consensus avec le pouvoir, opposée à une gauche « réformatrice », plutôt contestataire, a, depuis, très largement servi à structurer la pratique démocratique en occident. On assiste cependant depuis plusieurs années à une forme d’inversion, à mon sens très idéologique, du rapport aux questions du « changement » et de la « contestation » dans les opinions politiques, sur la base d’un nivellement progressif du fait politique par la montée en puissance de l’Economie.

lundi 4 février 2013

La vie est un long fleuve tranquille (Etienne Chatiliez, 1988)



Comédie sociale culte des années 80, « la vie est un long fleuve tranquille » confronte joyeusement les clichés inhérents aux classes bourgeoises et défavorisées du nord de la France. En prenant le contre-pied systématique du politiquement correct (le trait est volontairement forcé et l’intrigue, minimaliste, ne s’embarrasse pas de développements), Chatiliez semble railler les théories les plus caricaturales de l’hygiénisme social ; pour se moquer à la fois du pauvre (forcément douteux), mais surtout du nanti, qui craint sa « contagion » mais l’envie au fond pour sa vitalité.

samedi 2 février 2013

Tourisme : quand la réalité s'échappe

                                                                                (photo Alex Mac Lean)

Ah, j’ai tellement aimé l’Asie du sud-est :  Le Cambodge, le Vietnam, et plus que tout, la Thaïlande ! Particulièrement en Thaïlande, le fait que la vie spirituelle soit si harmonieusement intriquée dans le quotidien des gens, et partout en Asie du sud-est cette élégance qu’ils ont même quand ils passent le balais, le raffinement équilibré de leur cuisine, les familles en scooters sur fond de soleil couchant et le fourmillement des vies moites dans la végétation exponentielle, bref…
En revanche, certains moments de mon voyage m’ont donné envie de mourir.

Le tourisme : reproduire du même chez l’autre ?



Inventé dés le départ par et pour la couche la plus aisée de la population européenne (l’aristocratie britannique qui partait faire le « tour » de l’Europe ), le tourisme est de création récente (XVIII eme au grand max, plus tardif encore dans son acceptation moderne) et semble associé à des valeurs « de classe » : élitisme et homogénéité culturels.

mardi 10 janvier 2012

Scott Pilgrim (Edgar Wright, 2010)


Le plus mauvais film qu'il m'ait été donné de voir depuis bien longtemps! Impossible de rester jusqu'au bout, même pour faire plaisir à un ami... Après son excellent "Shaun of the dead" et son sympathique "Hot fuzz" (quand même un cran en dessous du premier), Edgar Wright s'est inexplicablement compromis dans un exercice de style raté, aussi vide qu'inattractif, voire douteux.

lundi 12 septembre 2011

Melancholia (Lars Von Trier, 2011)


Ni un chef-d’oeuvre, ni un navet. Juste un film pas mal de Lars Von Trier avec les qualités et les défauts qu’on lui connaît. Indéniablement plus fin qu’« Antichrist », le réalisateur parvient à mettre le doigt sur des aspects intéressants de la psyché humaine, notamment dans ses rapports à l’altérité et à la mort, sans tout à fait parvenir à faire oublier quelques longueurs et pesanteurs.
Pourquoi, alors, tant de battage et de positionnements extrêmes sur ce film? À croire que les critiques redécouvrent la façon de réaliser de Von Trier à chaque nouveau film, et se montrent incapables de l’aborder autrement qu’en extra-terrestre (ce qu’il n’est assurément pas, même s’il tente de nous convaincre du contraire).